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Suite à la mésaventure d’E.D, membre de mon groupe Facebook consacré au jeûne, chez qui il a été décelé des calculs biliaires suite à un jeûne hydrique de six jours, j’ai fait pas mal de recherches. En effet, on accuse souvent le jeûne de tous les maux, donc il m’était donc nécessaire d’aller au fond des choses.
Bien qu’il soit signifié qu’une perte de poids importante peut être la cause de calculs biliaires, les raisons avancées sont diverses, allant de l’origine ethnique à la prise de la pilule contraceptive forte en œstrogènes. Tout cela est d’ailleurs plutôt spéculatif et sans certitude.
L’argument qui est avancé concernant le jeûne est que lors d’un arrêt alimentaire la vésicule biliaire se met en sommeil et quand on se réalimente, celle-ci ne peut pas faire son travail correctement et des amas (calculs) de cholestérol s’accumulent dans la vésicule biliaire et provoquent l’infection. Il est à noter que ces accusations contre le jeûne concernent le jeûne long ou le jeûne intermittent.
Ainsi, même le Pr Valter Longo affirme qu’un jeûne intermittent de plus de 12 heures par jour, pourrait éventuellement augmenter les risques de calculs biliaires. Si cet argument était valable, on se demande alors pourquoi les millions de personnes qui font des jeûnes dans l’année, pendant des années, ne terminent pas aux urgences.
Une réflexion également faite par le Dr Jason Fung :
« Nous n’avons pas encore eu de problèmes de calculs biliaires ou de coliques biliaires pendant le jeûne. Je n’ai pas encore trouvé de discussion sur les problèmes de vésicule biliaire liés au jeûne et, littéralement, des millions de personnes jeûnent régulièrement ».
Ainsi, d’où vient le doute ? Probablement de cette étude qui dit avoir trouvé que « l’analyse a montré que le jeûne qui dépassait la nuit, les régimes et la consommation de fibres étaient significativement liés au calcul biliaire ». Mais cette étude réalisée exclusivement sur des femmes ne dit pas si celles-ci sont ou pas sur une prise hormonale d’œstrogènes (pilule) ou si la réalimentation se faisait en quelques minutes ou en plusieurs heures.
Il est à noter que les autres études sur le sujet présentent des résultats contradictoires.
Ainsi une étude de 2006 réalisée sur musulmans soumis au Ramadan montre que « la cholécystite aiguë [lithiase biliaire] présente des caractéristiques saisonnières; toutefois, cette variabilité saisonnière serait influencée par des facteurs environnementaux et génétiques inconnus. [Les résultats obtenus] montre que le jeûne du ramadan ne pas précipiter l’apparition d’une cholécystite aiguë ».
Une autre étude, plus intéressante encore, montre des nuances non observées sur la première étude. Réalisée sur 9 femmes en bonne santé, elle a montré les conditions de la bile aspirée du duodénum après trois périodes de jeûne qui ont suivi un repas standardisé : l’indice moyen de saturation en cholestérol était significativement plus élevé après un jeûne de 15 heures (1,35 + 0,08) qu’après un jeûne de 10 heures (105 + 0,10). Cependant, après 20 heures de jeûne, l’indice de saturation en cholestérol moyen était tombé à 1,13 + 0-10. La concentration en lipides biliaires n’a pas été affectée.
Une autre remarque est à faire : les calcules billiaires sont rarement fatals, exceptés chez les personnes qui ont un dysfonctionnement sérieux du système immunitaire ou une maladie chronique. Plusieurs études ont montré que les chirurgiens recouraient de manière trop systématique à la chirurgie. Par exemple, un suivi chez ceux 3 700 patients qui ont refusé la chirurgie montre que qu’ils n’ont pas eu de nouvelles dans les quatre ans. Même si cette opération chirurgicale est anodine et commune, les conséquences sur le comportement alimentaire du patient sont notables.
En lisant les études et les témoignages, je confirme la nécessité de se réalimenter en au moins deux étapes, afin de laisser à l’organisme de régénérer les enzymes et organes mis en sommeil lors d’un jeûne prolongé ; une remarque que j’avais déjà fait dans mon livre Le pouvoir du jeûne. En outre, il serait peut-être pertinent de préciser à nouveau d’éviter les aliments qui stimulent l’insuline et qui poussent à se réalimenter de manière abondante et compulsive à la rupture du jeûne.
Merci pour cet article, j’ai appri plein de choses. ^^
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Bonjour Yéléna Citor !
J’ai deux questions :
La première, quels sont de manière précise et détaillée les aliments qu’il faut manger avant et après un jeûne long ?
La deuxième, comment venir à bout de l’épuisement souvent ressenti pendant et après un jeûne long ?
Merci !
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bonjour, cela fait 3 ans que mon épouse et moi faisons le J.I en 16/8…et je fais quelques jeûnes hydriques de 3 à 6 jours en cours d’année…
aucun problème de ce genre…
nous avons 58 et 61 ans.
Cordialement
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