Un remède à la dépression : « Ne courez pas après le confort ! »

Joe Rogan est un célèbre podcasteur américain. Pasionné d’art martiaux, il tient une émission à succès sur internet hebdomaire où il reçoit des invités issus de milieux différents.  Lors d’une de ses émissions où il était traité de la dépression et du fait que 67 % des Américains ne s’estimaient pas heureux, il a donné son avis qui me semble très pertinent et hormétique. Je le partage avec vous avec plaisir :

 

Peinture rupestre au Mozambique – Nous sommes de la race des chasseurs-cueilleurs

« Vous êtes allé dans ce monastère et vous avez ressenti cette angoisse à méditer et à être seul et à ne pas avoir votre téléphone et à ne pas avoir les infos, mais si vous persistez, vous serez récompensé. Donc si vous persistez à traverser ses sentiments d’inconfort, vous sortirez de cette expérience avec cette nouvelle appréciation du temps, de votre propre existence et de vos possibilités.

Ainsi dépassez-vous physiquement 3 heures par jour, c’est de là que tout vient, tout vient des leçons de vie que vous tirez de vos luttes. Je pense néanmoins qu’il y a beaucoup de gens qui pensent d’une manière ou d’une autre que le but dans la vie est de vivre dans des draps de soie, se faire faire les orteils pendant que quelqu’un laisse tomber des raisins dans leur bouche, mais ce n’est pas ce que je veux, ce n’est pas ce qui rend heureux. (…) Cette personne ne sera jamais heureuse, elle va s’ennuyer et déprimer jusqu’à la mort.

Moi je ne veux pas de ces raisins ni qu’on ne me peigne les orteils ni rester à dormir dans un lit. Je dois faire quelque chose, il faut que je sois stimulé. L’organisme humain, l’animal que nous sommes a besoin d’une stimulation constante car il a toujours évolué en essayant de trouver de la nourriture et de fuir les ennemis et se trouver à l’abri des éléments et d’essayer de survivre. C’est une grande joie que vous avez de prendre soin de vos enfants afin que vous puissiez les protéger contre les éléments, les ennemis et que vous les nourrissiez.

Et c’est aussi une grande tristesse que d’observer un défaitiste ; un gars de 43 ans qui vit dans le sous-sol de ses parents, haïssant le monde entier. Il est comme un bébé qu’on nourrit d’aliments merdiques que ce soit sous forme de nourriture ou sous forme de pensées et d’idées. Cet enfant développe ces horribles schémas de comportement autodestructeurs qui vont le conduire dans des voies de garage d’où il ne sortira jamais. Il ne pourra que faire œuvre de violence en tirant sur les autres par exemple parce que c’est le monde dans lequel on vit maintenant. Tous ces gens ont été nourris d’idéologies idiotes qui leur ont fait croire que le but ultime de la vie était d’atteindre le confort. Au contraire, je pense qu’on est censé chercher à apprendre des leçons nouvelles, on est censé chercher à réaliser des tâches difficiles qui amèneront à des accomplissements et un dépassement de soi-même.

C’est pour cela que je me suis même mis au yoga. À travers ces nouveaux exercices difficiles de 90 minutes, quand je mets à somnoler les 20 dernières minutes et que la seule chose que j’ai envie de faire est de me barrer de là, je n’ai pas vraiment envie de me donner à 100%. Ben, je pourrais tricher et jouer la montre, mais je ne le ferai pas. Je me force tout de même et quand l’instructrice dit « Namaste » et quand mon tapis de yoga est trempé, je suis fier de moi, car je vais passer une bonne journée. (…) Et je vais me forcer à le refaire le lendemain.

Passer son temps devant la télé, passif, bonjour la dépression, parce qu’on ne fait rien, vous vous sentez comme une m*rde, c’est pas comme cela que nous, êtres humains, sommes faits. Nous sommes le résultat de plusieurs milliers d’années d’évolution de chasseurs et de cueilleurs. Le système de récompense est profondément ancré dans notre ADN. Si vous ne respectez pas cela, si vous ne respectez pas le mécanisme du bonheur et de l’épanouissement : camaderie, amour, amitié, famille, se dépasser, lutter, apprendre, se tester ; vous n’atteindrez pas la satisfaction. »

Un très bon discours qui montre l’importance d’un stress contrôlé, de l’hormèse comme le jeûne, le sport pour se dépasser et atteindre une vie pleinement satisfaisante… C’est le manque qui nous force à nous dépasser et atteindre une profond sentiment de satisfaction. Comment décrire ce sentiment indescriptible de boire une gorgée d’eau après trois jours de jeûne sec ?

Le confort est un important, mais pas trop. Forcez-vous à vous dépasser. Jeûnez, marchez, faites du sport, expérimentez des choses nouvelles, mangez des mets différents, sortez de votre confort intellectuel… Renouvelez-vous  et vous sortirez de la dépression et vous atteindrez un profond sentiment de satisfaction et d’estime de vous-même !

Le jeûne, est l’inconfort extrême. La guérison, la santé qui suit une bonne alimentation après le jeûne est la récompense suprême ! Pour parler du jeûne et du renforcement de l’organisme sur FB, cliquez ici.

Ce qui ne me tue pas me rend plus fort

Tout le monde ou presque connait cette phrase du philosophe Friedrich Nietzsche. Tout le monde ne sera pas forcément d’accord néanmoins. On a tous eu nos problèmes et on sait très bien que certaines épreuves peuvent nous casser à vie sans que l’on puisse remonter. C’est également vrai d’un point de vue biologique. Quelqu’un qui a eu une maladie très grave peut, même s’il après avoir guéri, rester fragilisé à vie.

Néanmoins, il y a un phénomène que reconnaît la science désormais, c’est l’hormèse. Elle dit qu’un stress quel qu’il soit appliqué de manière légère permet au corps de s’adapter, c’est-à-dire de s’améliorer de sorte que si un stress de même nature mais de manière plus intense s’applique, le corps résistera sans problème.

Hormèse et stress (dessin adpaté de adapté de Zimmermann, Krömer et al., 2014[1])

Les gens qui font du sport connaissent inconsciemment le principe de l’hormèse. Si vous voulez faire le grand écart, faire un marathon ou traverser quatre fois la piscine olympique, il ne vous est jamais venu à l’idée de le faire sans préparation. Sinon, vous allez briser votre corps. Vous devez faire vos exercices de manière progressive, donc en appliquant un stress à votre organisme qui va en s’accroissant afin que votre corps s’adapte et s’améliore.

C’est également un peu le principe de la vaccination. On utilise un virus affaibli qu’on injecte dans l’organisme afin de le faire réagir : fièvre, stimulation du système immunitaire. De sorte que si l’organisme rencontre plus tard dans l’environnement le même pathogène, il n’en sera pas affecté. Cette méthode est utilisée également pour se rendre insensible aux poisons les plus mortels qui soient du venin de serpents à la radioactivité (j’en parlerai dans un prochain article).

Le jeûne est un principe hormétique, mais d’autres facteurs de stress peuvent l’être : le froid, le chaud, les drogues, hypoxie, l’exercice physique.

Pour résumé, en appliquant un petit stress, on renforce son corps au lieu de l’affaiblir

Pour aller plus loin sur l’hormèse et le jeûne, cliquer ici.

[1] Zimmermann, A., Bauer, M. A., Kroemer, G., Madeo, F., & Carmona-Gutierrez, D. (2014). When less is more: hormesis against stress and disease. Microbial Cell1(5), 150–153. http://doi.org/10.15698/mic2014.05.148